BILLET D'HUMEUR: LETTRE D'UN MARTIEN AUX TERRIENS

Publié le 9 Décembre 2012

Amis terriens,

Voilà quelques semaines que ce nouvel engin, envoyé par vos soins, parcourt en tous sens notre planète. Certes, votre technologie progresse, nous le constatons à chacune de vos « visites ». Oui, mais voilà. S’ils nous amusent vos engins nous dérangent et troublent notre repos. Nous le savons. Ce que vous cherchez ici, ce sont des traces de vie, des traces de nos vies. Mais il vous faudrait pour cela plonger très profondément au sein de notre planète et nous vous savons loin d’être capables d’une telle prouesse. Car nous vivons, enfouis dans les tréfonds de cette boule de sable et de cailloux que nous avons-nous-mêmes créée.

Il y a bien longtemps, lorsque notre petit groupe de planètes se mit à tourner autour d’une étoile, les nôtres était jumelles, aussi bleues l’une que l’autre. A l’instar de votre Terre, Mars était couverte d’océans et, sur ses continents, poussaient de luxuriantes forêts. Par un hasard de la nature et de la chimie, la vie s’y développa bien avant qu’elle n’apparaisse sur votre planète et beaucoup plus vite de sorte que, bien avant vos premières cellules vivantes, nous étions déjà là. Et vous qui nous appelez « les petits hommes verts », sachez que nous étions des géants à côté desquels vous paraitriez de minuscules fourmis.

Notre évolution fut, elle aussi, rapide. En quelques millénaires, nous avions développé une société et des technologies dont vous ne faites que soupçonner l’existence dans ce que vous appelez la science- fiction. Nous prospérions et notre monde vivait en paix, loin des guerres, que le fonctionnement de notre société empêchait, et des maladies que nous avions éradiquées. Notre civilisation était heureuse mais se développait trop vite pour notre petite planète. Il nous fallait toujours plus d’espace pour y construire nos cités, espace que nous prenions sur nos forêts. Il nous fallait toujours plus de nourriture pour notre population qui ne cessait de croitre et produisait toujours plus de déchets. Alors notre atmosphère s’est chargée de gaz toxiques, elle s’est échauffée, les pluies et les neiges se sont faites plus rares et les déserts se sont étirés jusqu’aux portes des villes. Notre planète est morte peu à peu, tuée par sa propre vie. Il nous a fallu, pour nous sauver développer une autre forme de vie. Notre science nous a permis de le faire, de créer des êtres capables de vivre sans eau ni oxygène, enfouis profondément dans le sol de notre planète devenue cet immense désert, cette boule rouge que vous connaissez aujourd’hui et que vous rêvez de conquérir.

Alors, je vous mets en garde, amis Terriens. Car nous vous voyons commettre les mêmes erreurs que nous, user jusqu’à la corde cette belle Terre sur laquelle vous vivez. Cessez donc d’utiliser vos connaissances pour vous détruire car l’heure viendra où la science vous sera nécessaire pour survivre et vous n’y serez pas prêts. Et à l’échelle de notre petit système planétaire, le temps s’écoule vite. Très vite.

Réfléchissez-y

Rédigé par LIOGIER François

Publié dans #BILLETS D'HUMEUR

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