CHRONIQUES DE MON DEMI-SIECLE - 4 MES GOUTS ET MES COULEURS

Publié le 16 Octobre 2014

Je l’ai déjà dit, je ne suis rien de plus qu’un homme ordinaire, avec ses certitudes et ses doutes, ses goûts et ses dégoûts. Je vous propose de faire le tour de ce qui m’intéresse, me passionne. Des passions que je traine, pour la plupart, depuis mon enfance.

Commençons par la lecture. J’ai toujours eu des livres. Le premier que j’ai lu tout seul était de Rudyard Kipling, c’était le livre de la jungle. De la guerre du feu aux récits montagnards de Frison- Roche, du grand cirque de Clostermann aux souvenirs d’enfance de Pagnol, des lettres provençales de Daudet à Jules Verne ou Henri Vincenot en passant par Rabelais, j’ai dévoré tout ce qui me tombait sous la main, parfois guidé par ceux qui m’entouraient, parfois en suivant mon instinct. Plus tard, ce furent les romans de Stephen King, ceux d’Agatha Christie ou de Patricia Cornwell, les histoires tordues de Conelly ou de Grangé et, bien sûr, les livres traitant de l’Histoire et les biographies des grands hommes, j’y reviendrai.

Vous l’aurez compris, j’aime les livres qui racontent des histoires, (avec ou sans majuscule), et, je l’avoue, j’évite les longs discours philosophiques, (même si je me suis régalé de la lecture des essais de Montaigne), ils m’ennuient profondément. Les livres et les auteurs qui se prennent la tête et celle de leurs lecteurs, très peu pour moi… Quant aux livres consacrés à la politique, je les lis, plus pour essayer de comprendre un monde qui m’échappe, que par goût. Sur ce sujet- là, je reviendrai aussi.

De la lecture, passons, bien évidemment à l’écriture. J’ai toujours imaginé des histoires mais voilà seulement quelques années que je me suis décidé à les coucher sur le papier et à combattre ma timidité pour les montrer. J’avoue que je prends un plaisir immense à raconter mes histoires de meurtres ou de marins, à composer mes petites fables ou rédiger des chroniques comme je suis en train de le faire ici. Et puis, c’est un excellent moyen de vider de temps en temps, une mémoire que mon imagination ne cesse de remplir. Il y a cinq ans, donc, j’écrivais mon premier texte, une parodie de chanson. Depuis, il y a eu une quarantaine de nouvelles, presque autant de poèmes, une dizaine de fables, pas mal de billets d’humeur et… Toujours le même plaisir.

Et puisque nous parlons d’Histoire. Cette passion, je l’ai héritée de Jean-Pierre, mon grand-père maternel mais aussi de mes instituteurs et de mes professeurs, qui, au fil du temps, ont su me l’apprendre et surtout me montrer comment la comprendre, comment en tirer la « substantifique moelle » pour mieux appréhender le monde moderne. Plusieurs périodes attirent plus particulièrement mon attention : La préhistoire, l’antiquité, la renaissance, le premier empire, le XIXème siècle et la seconde guerre mondiale. Il y a aussi quelques grands personnages : Jules César, Charlemagne, François 1er, Henri IV, Bonaparte et, bien sûr, Charles De Gaulle. Ma bibliothèque s’est, au fil du temps, enrichie d’ouvrages consacrés à ces heures historiques et aux grands hommes qui l’ont faite. Que dois-je retenir de celle de ce demi-siècle ? Que j’ai vu la fin de la guerre froide, le démantèlement d’un mur sinistre, la disparition de cette épée de Damoclès qu’était la menace d’une guerre nucléaire et l’écroulement de l’idéologie communiste. Que j’ai vu disparaitre l’ombre sinistre d’un condor, balayée par le vent de liberté qui soufflait sur l’Amérique du Sud, emporter avec elle les dictatures qui la nourrissaient. Que j’ai vu un homme se relever et gagner son combat contre la pire forme de la bêtise humaine : Le racisme. Qu’après lui, j’ai vu un homme de couleur élu dans la plus grande démocratie du monde. Que je vois le monde se replier sur lui-même, sur ses idéologies religieuses. L’Histoire est un éternel recommencement et les hommes ont la mémoire courte, quand il s’agit de leurs erreurs.

S’il est une passion qui a toujours été bien présente, c’est la musique. Elle a toujours été là, compagne fidèle des bons moments et des heures les plus sombres de ma vie. La télévision étant arrivée tard chez mes parents, j’ai le souvenir de celles que j’entendais dans le transistor ou sur leurs disques. Tout petit, j’ai écouté Brassens, Ferrat, Brel et de la musique classique. De là est venu mon attirance pour les musiques de Mozart et de Beethoven, les grands espaces du nouveau monde de Dvorak, la cavalcade subtile et poétique de Von Suppé, la valse fleurie de Tchaïkovski ou encore la douce rivière de Smetana. Il y a eu ensuite les chansons de Dassin, de Sardou, de Fugain et bien d’autres, celles que je chantais à tue- tête dans le jardin de mes grands- parents avec Nadège, mon amie d’enfance. Et puis… Et puis, un dimanche soir, j’ai reçu un choc. Il y avait ces types à la télé, vêtus comme des cosmonautes, qui jouaient une musique nouvelle sur des instruments bizarres. Enfants du Thérémine et des ondes Martenot, accouchés par le docteur Moog, les synthétiseurs et la musique électronique, venaient de faire une entrée fracassante dans mes oreilles et dans ma vie. Attention. Je ne parle pas ici de ce que l’on nous vend aujourd’hui sous ce nom-là, cette techno, empilage de boites à rythmes et d’échantillons de musiques piquées à d’autres et que, personnellement, j’appelle du bruit. Ceux dont je vais maintenant citer les noms échantillonnaient les sons, composaient et composent encore des mélodies originales. C’est avec les Moonbirds que j’ai découvert cette musique. Ont suivi Jean- Michel Jarre, le magicien des sons, Vangelis, magnifique mélodiste, les Français du Space de Didier Marouani et du Space Art de Perrier et Rizitelli, les américains de Help, les Tangerine Dream d’Edgar Froese et Klaus Schulze, Philippe Guerre, Frédéric Rousseau… Jusqu’au deuxième choc ! Toujours un dimanche soir. Ce copain de promo qui me tend une cassette et me dit : Tu vas aimer, j’en suis sûr. L’album s’intitulait Episodes, le musicien était un certain Mike Oldfield. J’avais trouvé mon idole !

Si je suis définitivement fermé à la techno, j’essaie de tout écouter, y compris le rap, (dont, pour le moment, seuls les textes retiennent mon attention). Il y a peu, je me suis pris de passion pour le métal symphonique, surtout celui de Nightwish et la voix grandiose de la belle Tarja Turunen.

J’aurais attendu d’avoir trente ans pour me mettre enfin à chanter ailleurs que dans ma salle de bains. A un moment pénible de ma vie, le chant choral a été une vraie bouée de sauvetage. J’y ai découvert d’autres musiques, d’autres langues, (j’ai chanté, en français, bien sûr, mais aussi en russe, en anglais, en allemand, en italien, en latin, en espagnol, en basque….), j’y ai noué des amitiés et rencontré des musiciens et musiciennes magnifiques.

Pour en terminer avec la musique, il me faut vous avouer que, si je n’ai aucune difficulté à jouer de mes cordes vocales, si le solfège convient très bien à mon esprit cartésien, je fais un blocage chaque fois que je me trouve devant un instrument. Blocage dont il faudra à tout prix que je trouve la cause, sous peine de passer le reste de ma vie à empoisonner mes amis guitaristes.

Passons à tout autre chose. Vers l’âge de sept ans, j’ai reçu de la correspondante écossaise de ma maman, un drôle de cadeau de Noël, une maquette, celle d’un Bristol Beaufort, un bombardier de la seconde guerre mondiale. Et je me suis lancé dans le modélisme ! Bien d’autres avions sont venus encombrer les étagères de ma chambre. En parallèle, je me suis lancé, avec papa, (qui s’amusait autant que moi, il faut le dire), dans la réalisation d’un réseau de train électrique. Une grande planche, un réseau en double voie, des ponts, des montagnes, un long tunnel et beaucoup de maisons que je réalisais en carton, soit en les imaginant, soit en récupérant les plans dans les numéros de « La vie du rail » de mon père. Une activité ferroviaire que je partageais avec quelques copains, Patrick, Jean-Luc et le regretté Christophe. J’ai continué à monter des maquettes d’avion jusqu’au moment où j’ai commencé à travailler. Je sévissais alors dans l’aérodynamique. Vous comprendrez aisément que se mettre à monter des maquettes d’avion le soir… Donc, après une petite pause, je me suis consacré au modélisme automobile. J’en possède quelques centaines, fièrement exposées dans des vitrines. Là encore, anticonformiste jusqu’au bout des doigts, je me singularise, ne trouvant aucun intérêt à acheter des modèles prêts à exposer, je cours les bourses d’échange et les rayons de jouets des grands magasins. Si, petit, je démontais mes petites autos pour voir comment elles étaient faites, aujourd’hui, c’est pour les restaurer ou les améliorer. Et je ne parle pas des modèles que j’ai moi-même réalisés parce que trop chers ou inexistants dans le commerce.

J’en terminerai avec les activités sportives. Adepte d’à peu près tous les sports à l’exception du foot, certains ont quand même ma large préférence. Le rugby tout d’abord. Pratiqué depuis ma plus jeune enfance jusqu’à mon départ pour la région bordelaise, à l’époque uniquement terre de foot. Le rugby, sport complet qui demande à la fois force physique et intelligence et dans lequel se cultivent des valeurs de respect et de solidarité qui sont encore là aujourd’hui. C’est avec beaucoup de plaisir que je vois mes fils s’y intéresser à leur tour.

La voile ensuite, que je pratique encore quand le temps et la météo me permettent de faire glisser ma planche à voile sur les eaux d’un lac. Les bateaux me fascinent, tous comme les marins. J’aime la passion qui anime les gens de mer, tout comme leur humilité. Celle que je retrouve chez les montagnards.

J’ai commencé à randonner avec mon père, vers l’âge de six ans, sur les pentes autour de Font- Romeu. C’est sur ces mêmes pentes que j’ai ensuite entrainé mes fils avant de les emmener arpenter les sentiers et conquérir les sommets de cette vallée de Bigorre si chère à mon cœur. La montagne, c’est le plaisir de l’effort ajouté à celui des yeux découvrant des paysages sans cesse en mouvement, des rencontres inattendues, au détour d’un sentier, ici avec une marmotte, là avec un isard. Un endroit où je me sens bien, apaisé, loin, très loin de tout et de tous mes soucis.

Voilà, nous avons fait le tour de mes passions

Rédigé par LIOGIER François

Publié dans #BILLETS D'HUMEUR

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L
Merci pour ce beau partage en toute sincérité!
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A
Hello François, toujours un énorme plaisir à te lire, te découvrir et t'apprécier pour ta faconde et ta façon d'appréhender la vie depuis ta plus tendre enfance, merci pour ce voyage...
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A
Hello François, toujours un énorme plaisir à te lire, te découvrir et t'apprécier pour ta faconde et ta façon d'appréhender la vie depuis ta plus tendre enfance, merci pour ce voyage...
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