ET MAINTENANT?

Publié le 9 Janvier 2015

Nous sommes encore sous le choc. Dans les cordes, comme des boxeurs sonnés par les coups de leur adversaire. Parce que nous sommes dans ce combat, poussés par la colère, nous regimbons, nous relevons la tête en criant que nous ne voulons pas baisser les bras, que nous voulons garder notre liberté. Le stress, la hargne nous entrainent, nous servent de béquilles. Pour quelques heures encore. Jusqu’au dénouement des évènements actuels. Il y avait peu de doutes à avoir sur ce qui aller arriver. S’ils sont capables de méthode, de sang-froid, les fanatiques ont tous ce défaut : Leur « jusqu’au-boutisme ».

Et après ? Que va-t-il se passer quand, une fois la pression retombée, nous allons nous retrouver face à ce vide, face à ce et ceux qui vont, inévitablement nous manquer ? Que va-t-il se passer quand nous allons vraiment prendre conscience de la réalité de cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes ? Quand nous allons réaliser que la barbarie ne connait aucune limite et aucune frontière ? Dans quelques heures, demain, maintenant, qu’allons-nous faire ?

Bien sûr, nous allons nous battre pour ce journal, pour qu’il survive à cette monstruosité, pour la mémoire de ceux qui le faisaient et ont payé de leurs vies, leur soif de liberté. Certains, qui jusque-là ne le lisaient pas, vont se mettre à l’acheter, y compris, parmi eux, ceux qui le trouvaient irrévérencieux et pensaient que ses journalistes allaient trop loin. Et je ne leur en voudrai pas.

L’état est le garant de la sécurité du pays et de ses citoyens. Il lui appartient désormais de se donner les moyens de cette mission et nous devrons, pour cela, accepter d’en payer le prix. Nos représentants devront essayer de comprendre et de remédier aux origines de ce phénomène mais aussi faire appliquer, sans aucune sollicitude, en oubliant leurs calculs électoraux, les lois punissant ceux qui incitent à la haine et à la violence. C’est pour cela que nous les avons élus. Et si les urnes devaient, à l’issue de ce combat, les désigner vaincus, ils en sortiraient la tête haute, avec la fierté du devoir accompli. Et nous, nous serions des imbéciles…

Quant à nous tous, il va nous falloir, enfin, nous comporter en citoyens responsables et dignes de ce nom. Accepter l’idée que dans ce pays, des personnes, des êtres humains, aient d’autres cultures. Accepter le fait que sur un même territoire, cohabitent des religions à la fois si différentes et si proches les unes des autres. C’est ça qui fait notre richesse et notre force.

L’intégrisme et le fanatisme qu’il induit entachent, à un moment ou un autre de leur histoire, toutes les religions. On ne pourra jamais empêcher des fous de s’en servir de prétexte pour assouvir leur soif de pouvoir et de violence, nous pourrons juste limiter leur influence. Comment ?

Plutôt que de nous replier sur nos croyances, sur le communautarisme, il nous faudra à l’avenir nous respecter, nous montrer solidaires, ne pas montrer un tel ou un autre du doigt ou exiger qu’il s’excuse de la folie des autres. Il nous faudra vivre ensembles.

La liberté passe aussi par là.

Rédigé par LIOGIER François

Publié dans #BILLETS D'HUMEUR

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