FABLE: L'ARAIGNEE ET LES FOURMIS
Publié le 1 Décembre 2012
A l’été, dans un jardin, une épeire
S’en vint près d’une fourmilière
Tendre son machiavélique filet
Afin de se rassasier
De fourmis, délicieux appâts,
Elle fit donc moult repas
Se gavant à volonté
Des insectes pris au filet.
Les fourmis, fort contrariées,
Ne sachant plus à quel saint se vouer
En assemblée firent session,
Pour trouver une solution
De leurs idées, elles étaient peu fières
Quand s’avança une jeune ouvrière
Mes sœurs, dit-elle à la cantonade,
Je crois avoir trouvé la parade.
Si vous voulez voir ce monstre périr
A mon idée, laissez-moi donc agir.
Ainsi fut dit, ainsi fut fait
Et la petite fourmi, sûre de son fait
S’en alla, sans autre façon
Mettre son plan à exécution
S’armant d’une brindille effilée
La voici tapant sur le filet
Aussitôt l’araignée rugit
Et bondit vers la fourmi
Qui es-tu donc, jeune effrontée,
Pour oser ainsi me défier ?
Pourras-tu un peu m’écouter
Et entendre ce que j’ai à proposer ?
Plutôt que de voir les miens périr,
Je te propose de te nourrir.
Nous irons mes sœurs et moi
Te trouver de belles proies.
Tu n’auras plus rien à faire
Et nous saurons te satisfaire.
L’araignée réfléchit un instant
Puis donna son consentement,
Ecartant le filet meurtrier
De l’entrée du terrier.
Les fourmis dont on sait le courage,
Se mirent dès lors à l’ouvrage
Et remplirent en une journée
La toile de la vorace araignée
Celle-ci se mit à dévorer
Le festin facilement gagné
Et s’endormit, enfin repue
D’un sommeil lourd et bienvenu
Car les fourmis n’attendant que ça
Du combat sonnèrent le branle-bas
Et s’en allèrent en cohortes serrées
Pour s’emparer de l’araignée
Elles firent tant et si bien
Que du monstre, il ne resta rien.
Quand l’épeire coupée, dépecée,
Dans leur antre fut transportée.
Il en va ainsi des puissants
Qui exploitent les petites gens
Sans jamais vraiment se méfier
Des révoltes poussant sous leur nez
Gardez-vous de vous croire les plus forts
De plus malins vous donnerons tort.